Quand on pense à la musique, on pense plus facilement à la culture, au plaisir ou à la fête plutôt qu’aux conséquences que cette industrie peut avoir sur notre impact environnemental.
Or, il s’agit bien d’une industrie, avec des consommateurs qui ont des habitudes, avec des entreprises qui pensent à leur croissance, et avec des associations qui veulent organiser des événements toujours plus grands. Dans cet article, il n’est pas question de nous culpabiliser, musiciens ou mélomanes, mais l’objectif est plutôt d’avancer vers une prise de conscience que nos actes ont un impact…
Agir à échelle personnelle
Il est utile de donner ou de vendre des instruments de musiques qui restent inutilisés car cela crée un cercle vertueux : l’instrument vendu ou donné profitera à un autre musicien qui économisera des ressources primaires nécessaires à la fabrication d’un instrument neuf.
Ainsi, si vous souhaitez réduire votre empreinte carbone tout en continuant à acheter des instruments de musique, il vaut mieux se tourner vers des instruments d’occasion ou reconditionnés (remis en état par des réparateurs professionnels). Il est en effet important dans cette démarche écologique d’aller vers des acteurs qui participent à l’économie circulaire, limitant ainsi à tous les niveaux l’empreinte écologique des instruments de musique.
De plus, il est préférable d’acheter un instrument de meilleure qualité, qui sera peut-être plus cher, mais qui sera beaucoup plus durable. Un instrument de bonne facture sera plus facilement réparable qu’un instrument “cheap”, le réparer aura plus de d’intérêt.
Agir à plus grande échelle
Évidemment, quand on pense musique, on pense aux festivals qui regroupent de nombreux artistes ainsi que des milliers de festivaliers chaque année.
Or, nous n’avons peut-être pas tous conscience de cela, mais la consommation d’eau, d’énergie, et la production de nombreux déchets sont très importantes au vue des nombreux festivaliers qui sont présents chaque années aux plus de 4000 festivals de musique organisés en France.
Mais bien sûr, nous ne devons en aucuns cas éteindre la magie de tous ces évènements musicaux ! Il est possible d’organiser des événements musicaux de manière beaucoup plus éco-responsable, à la manière du “We Love Green Festival” qui privilégie chaque année des matériaux de récupération pour ses structures scéniques, qui limite la consommation d’eau, propose des toilettes sèches et remplace les gobelets jetables par des eco-cup.
Le festival prévoit également pour l’année 2025 un objectif 100% circulaire sur l’ensemble de son organisation.
Vers une transfomation des modes de pensées
Plus globalement, il est nécessaire d’agir à toutes les échelles pour éviter que les conséquences du changement climatique se répercutent sur tous les évènements musicaux, à cause de probables canicules, inondations, ou autres évènement climatiques…
Mais, est-il encore temps d’agir à notre échelle de musiciens et de spectateurs ?
Oui ! Il faut agir à tous les niveaux en allant à contre-courant de nos habitudes qui ont parfois un fort impact écologique, dans la musique comme ailleurs. Dans l’industrie musicale, certains choix sont faits à des fins marketing avec l’objectif de marquer les esprits au détriment d’une vision artistique et musicale.
En effet, les producteurs cherchent souvent à provoquer un “effet wow” pour la promotion de leurs artistes, et vont donc (dans les cas extrêmes) programmer des tournées mondiales, chercher à remplir les plus grands stades et y placer les plus grandes scénographies.
La course au “toujours plus” doit être atténuée, car elle n’est tout simplement pas compatible avec les enjeux climatiques actuels.
Mais il serait utopique d’attendre que ces changements viennent uniquement des organisateurs de festivals ou des producteurs et labels musicaux. Les auditeurs et spectateurs doivent également faire évoluer leur mode de pensée, car si beaucoup d’artistes tendent vers l’extravagance, c’est sûrement car la demande est forte.
Alors apprenons à réapprécier la musique en se concentrant sur les émotions et sur les sonorités, en délaissant un peu plus l’aspect commercial…